Trois Festivals dont deux en Nouvelle Aquitaine concluent cette splendide saison de l'Orchestre des Champs-Élysées. Dans les jardins de l'Alhambra puis dans la Cathédrale de Saintes, Philippe Herreweghe interprète une nouvelle fois le programme de la tournée coréenne et européenne de mai dans lequel la créativité, la fantaisie autant que la rigueur formelle de l'Héroïque de Beethoven font écho à celles de la Jupiter de Mozart.
Ces dixième et onzième concerts d'une même série sont une nouvelle occasion de façonner l'interprétation de ces deux chefs d'oeuvre, de tester de nouveaux tempi et d'expérimenter de nouveaux équilibres, tant ceux-ci recellent de trésors inépuisables, tels des merveilles architecturales dont l'aspect change au gré des différentes lumières de la journée.

Celles et ceux qui étaient dans la Grande Salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris le 2 avril dernier se souviennent du triomphe réservé en ce dimanche après-midi à Bertrand Chamayou, Louis Langrée, Vincent Warnier et l'Orchestre des Champs-Élysées. Le pianiste à la fois souverain et poète ne fait qu'un avec l'orchestre dans ce concerto qu'il a fait sien. Avec ce concert d'ouverture du Festival Ravel, Louis Langrée clôt la saison 2022-2023 avec la formidable symphonie avec orgue, chef d'oeuvre de Saint-Saëns, si proche de l'identité de l'Orchestre des Champs-Élysée tant le compositeur fut fasciné et inspiré par les maîtres anciens.